
Assalamou alaykoum (que la paix soit sur vous)
J’ai grandi sans religion particulière, une enfance heureuse, des parents adorables et dévoués.
De bons résultats scolaires, j’étais studieuse.
Je ne croyais pas en Allah, même si je sentais une « force supérieure », comme on peut l’appeler.
À l’adolescence, j’étais influençable, je me cherchais, comme beaucoup de jeunes de cet âge. Pas toujours de bonnes fréquentations.
Plus le temps passait, plus je me désintéressais des études. Mes résultats scolaires baissaient. J’ai eu le BAC avec la moyenne… J’ai fait deux années d’études supérieures que j’ai arrêtées en cours de route. J’étais devenue un peu hors circuit. Je faisais des choix immatures.
Vers l’âge de 20 ans, j’ai commencé à ne plus vouloir travailler. Ne plus vouloir sortir. Je n’étais pas heureuse, je perdais goût à la vie. Je pleurais souvent.
Il m’arrivait d’implorer Dieu à genoux, de Lui demander de me sortir de cette situation.
Mis au courant de mon état, mon médecin de famille s’était déplacé jusqu’à moi. Chrétien pratiquant, il m’a dit des paroles qui m’avaient alors touchée.
Il m’avait dit : « Le Diable est là pour t’enfoncer, mais Dieu est là pour te sauver. Tourne-toi vers Dieu. »
Il m’a offert une Bible et m’a invitée à venir participer aux messes du dimanche.
J’ai commencé à porter la croix, à visiter des églises qui m’apaisaient. J’avais désormais envie de retrouver une vie saine, heureuse, retrouver la joie de vivre que j’avais perdue au fil des années.
Cependant, certaines choses de la religion chrétienne m’intriguaient, telles que la Trinité, le fait de prier devant une croix, allumer des cierges, etc.
Concernant l’islam, j’avais côtoyé des musulmans et musulmanes durant mon enfance et adolescence. Disons que je voyais surtout de leur pratique le Ramadan. Je les trouvais apaisés, ils mentionnaient souvent Dieu en disant al hamdoulillah (louanges à Dieu), bismillah avant de manger (au nom de Dieu).
C’est une religion que j’avais toujours respectée, tout comme je respectais le voile également.
Allah m’a permis de ne jamais être raciste al hamdoulillah, ni intolérante — ce qui manque malheureusement à pas mal de personnes.
Mais l’idée de me convertir ne m’était jamais venue à l’esprit ! Selon moi, l’islam était la religion des Arabes ou des Maghrébins.
Sauf que !!!
Sur un réseau social connu, j’ai fait la connaissance d’une Française blonde aux yeux bleus de ma région.
Au fur et à mesure de nos discussions, elle m’a appris qu’elle était musulmane. Je n’y croyais pas… Toi, Française, musulmane ?!
À partir de ce jour-là, je n’ai fait que la questionner. Et j’ai été très attirée.
Quand elle m’a expliqué qu’il fallait faire ses ablutions avant de prier, j’ai senti un grand respect envers Dieu à travers cela.
Quand elle m’a dit que notre relation avec Dieu était directe, sans intermédiaire, cela correspondait à ce que je ressentais de ma relation avec Allah.
Quand j’ai su que Jésus (alayhi salam) était un prophète d’Allah et non un fils, car Allah n’engendre pas et n’a jamais été engendré.
Quand j’ai appris qu’Allah était le seul et unique Créateur, et digne d’être adoré sans associé. C’était logique pour moi.
Quand elle m’a dit que pour se convertir, il suffisait de prononcer une phrase sincèrement, et rien de plus… Tout cela m’a convaincue.
Les apprentissages que j’ai pu faire ensuite, la lecture du Coran, n’ont fait que me convaincre.
L’islam est une religion de paix, non de terreur, et je l’ai toujours su.
Lors des attentats du 11 septembre, je savais pertinemment que cela ne reflétait en rien l’islam, ne reflétait en rien les beaux caractères de mes amis musulmans et musulmanes.
Je sentais chez mes amies musulmanes une stabilité, un respect envers leurs parents.
Avant de prononcer l’attestation de foi, la chahada, il faut prendre un bain rituel.
J’ai alors écrit à la main les étapes sur une feuille que j’ai posée sur mon lavabo et que j’ai appliquées à la lettre ^^
J’ai ensuite annoncé ma conversion à quelques amis proches.
J’ai décidé de le faire par la suite à la mosquée de ma ville afin de me sentir moins seule dans ce nouveau choix de vie.
Ce jour-là était vraiment très émouvant.
Toutes les sœurs m’ont serrée dans leurs bras, m’ont offert plein de cadeaux. Je n’oublierai jamais.
Une sœur de la mosquée m’a également appris la prière. Qu’Allah la récompense.
Nous oublions certains détails au cours de notre vie, mais je n’oublierai jamais ceux-là.
Au début, je priais avec une feuille sur le sol ^^
Je me souviens que le premier jour où je suis allée à la mosquée, j’avais super peur ! Peur de mal prier ^^ C’est vraiment drôle quand j’y repense aujourd’hui (10 ans après).
Concernant la tenue vestimentaire, j’ai vite compris que j’allais devoir modifier une grosse partie de ma garde-robe ^^
J’avais décidé de m’habiller de manière ample, de la tête aux pieds, afin de ne pas dévoiler mes formes.
J’ai compris le pourquoi du port du voile, car m’habillant très près du corps auparavant, j’étais souvent prise à partie dans la rue par certains hommes ou même sur mon lieu de travail.
J’avais compris qu’Allah aimait Ses créatures, voulait protéger les femmes de tout mal. Alors, s’habiller plus amplement était une façon de me protéger.
Ensuite, j’ai décidé de porter le voile.
Allah avait maintenant une place très importante dans ma vie, et passait avant le regard des gens.
Je me souviens être allée voir une musulmane voilée dans la rue pour lui demander où acheter un voile ^^ Elle était très surprise.
Au début, je portais des écharpes sur ma tête ; mes premiers looks étaient vraiment comiques.
Mais en même temps, c’était tout nouveau pour moi.
Au fur et à mesure, j’ai porté le jilbab car je le trouvais pratique : pas d’épingle, pas de perte de temps à réfléchir comment associer telle et telle pièce.
C’était la facilité, et je m’y sens à l’aise.
J’ai passé mon tout premier Ramadan en Algérie.
C’est mon mari qui m’avait invitée à le passer dans sa famille afin que je me sente moins seule, et parce que nous avions décidé de nous marier.
C’était un moyen de faire connaissance avec sa famille avant de prendre une dernière décision.
Il avait déjà pour projet de s’installer en Algérie car il y construisait une maison.
J’ai accepté le contrat 😊
Suite à ma conversion, j’avais envie de vivre dans un pays musulman pour m’y sentir plus à l’aise.
Les discours islamophobes et les agressions islamophobes ne me donnaient plus envie de rester en France. D’ailleurs, je vois que cela a empiré depuis.
Je me suis mariée assez jeune et assez rapidement. Mais c’était pour moi un moyen de pouvoir pratiquer encore mieux ma religion.
Avec un partenaire de vie, un soutien, et pouvoir porter mon voile librement.
J’ai beaucoup aimé vivre le Ramadan là-bas.
C’était très spirituel, et le lien avec l’Algérie s’est créé pour moi à ce moment-là.
Quand j’ai annoncé ma conversion à ma mère, elle m’a dit que j’étais libre de croire en ce que je voulais !
La chose la plus gênante pour mes parents a été le voile. Je les comprends très bien, mais il fait partie de moi. Il est impensable pour moi de l’enlever.
Je suis très reconnaissante de la tolérance de mes parents.
Ma mère cuisine halal quand je viens chez elle, elle laisse un tapis de prière dans ma chambre, une bouteille d’eau dans les toilettes.
Elle me dit qu’elle respecte cette religion. Je l’aime beaucoup et je la remercie.
J’invite les parents de convertis à adopter la même attitude.
C’est un énorme cadeau que vous faites à votre enfant.
Il y a en effet des risques de dérives chez les convertis, car il y a des sectes malheureusement.
Mais c’est la seule chose qui peut vous inquiéter.
Votre enfant ne change pas, au contraire, il s’améliore.
L’islam nous enjoint à être meilleurs chaque jour :
Ne pas mentir, ne pas voler, ne pas trahir, respecter énormément ses parents, ses voisins, son entourage…
Toutes les choses réprimables et répréhensibles que vous pouvez voir de la part de personnes se revendiquant de l’islam ne représentent pas l’islam en lui-même.
L’islam est innocent des mauvais agissements de certains qui le pratiquent.
Mes parents ont pu constater mon changement.
Je suis devenue plus mature, plus stable, plus posée, moins rebelle, plus respectueuse.
L’islam m’a éduquée et a embelli mes relations familiales.
Que la paix soit sur vous.