📖 Rappel religieux : Le Messager d’Allah ﷺ donna l’ordre que l’on rassemble les prisonniers et le butin. Les captifs étaient au nombre de six mille têtes, les chameaux vingt-quatre mille bêtes, ainsi que quatre mille moutons et quatre mille onces d’argent.Le Messager d’Allah ﷺ donna d’abord leur part à ceux dont il fallait gagner les cœurs. En ce sens, il donna à Abou Soufyân (رضي الله عنه) cent chameaux et quarante onces d’argent. […] Il attribua à Hakîm Ibn Hazâm (رضي الله عنه) cent chameaux. Ce dernier lui en demanda cent de plus, ce que le Messager d’Allah ﷺ accepta.[…] Abou Sa’îd Al Khoudry (رضي الله عنه) raconte : « Après que le Messager d’Allah ﷺ eut fini de faire de généreux présents aux Quraysh et aux autres tribus arabes, alors que les Ansâr n’en recevaient rien, ces derniers ressentirent une forme de frustration au fond d’eux-mêmes ; les commentaires allèrent de bon train, jusqu’à ce que l’un deux se permit de dire : « Par Allah ! Le Messager d’Allah a retrouvé les siens ! »Sa’d Ibn ‘Oubâdah (رضي الله عنه) alla trouver le Prophète ﷺ pour lui faire part de ce mécontentement grandissant. Le Prophète ﷺ voulut avoir son avis : « Et toi, qu’en penses-tu, ô Sa’d? » Sa’d répondit humblement : « Ô Messager d’Allah ! Je ne suis rien d’autre qu’un membre de ma tribu. » Le Prophète ﷺ lui dit en retour : « Rassemble pour moi ta tribu dans cette enceinte. » Certains Émigrés vinrent et il leur permit d’entrer, quand d’autres se présentèrent et furent refoulés.Quand ils furent tous réunis, Sa’d l’en informa. Le Messager d’Allah ﷺ s’avança et s’adressa à eux après avoir loué Allah et fait les éloges qu’Il mérite : « Ô peuple des Ansâr ! Quels sont donc ces propos venant de vous et qui m’ont été rapportés ? Quel est ce sentiment que vous ressentez en vous-mêmes ? Ne suis-je pas venu à vous quand vous étiez égarés, alors Allah vous a guidés par ma cause ? Ne vous ai-je pas trouvés pauvres, alors Allah vous a enrichis par ma cause ? Ne vous ai-je pas trouvés ennemis les uns les autres, alors Allah a uni vos cœurs par ma cause ? » Ils répondirent : « En effet, Allah et Son Messager sont le plus grand bienfait et la meilleure chose qui nous soient arrivés ! »Puis, il reprit : « N’allez-vous pas me répondre, ô gens des Ansâr ? » Ils dirent : « Par quoi te répondre, ô Messager d’Allah, alors qu’à Allah et Son Messager appartiennent les grâces et les bienfaits ? » « Vous pouvez parler, si vous le souhaitez, je sais que vous direz la vérité et vous serez crus. » « Tu es venu à nous alors que les gens te démentaient et nous avons cru en toi. Ils t’ont abandonné et nous t’avons fait triompher, ils t’ont chassé et nous t’avons accordé l’asile, tu étais démuni et nous t’avons réconforté. »« Ô vous les Ansâr ! Me reprochez-vous ce qui n’est qu’une futilité de ce bas-monde par laquelle j’ai gagné les cœurs des gens à l’Islam ; tout en ayant confiance en vous, c’est pourquoi je vous ai laissés vous en remettre à votre foi ? Ne serez-vous pas satisfaits, ô gens des Ansâr, de voir les gens partir avec des moutons et des chameaux tandis que c’est vous qui rentrez chez vous avec le Messager d’Allah ? Par Celui qui détient l’âme de Mohammed dans Sa Main, ce avec quoi vous repartez est meilleur que ce avec quoi ils repartent. Et n’eut été l’Hégire, j’aurais été un homme parmi les Ansâr. Si les gens empruntaient un chemin et que les Ansâr en emprunteraient un autre, j’emprunterais celui suivi par les Ansâr. Les Ansâr sont à l’image d’un maillot de corps quand les gens sont à l’image d’une cape. Ô Allah ! Couvre les Ansâr de Ta miséricorde, ainsi que les enfants des Ansâr et les enfants de leurs enfants !* »Les gens se mirent à pleurer à en mouiller leurs barbes et dirent : « Par Allah ! Nous sommes satisfaits du Messager d’Allah comme part du butin ! »Sur ce, le Messager d’Allah ﷺ s’en alla et les gens se dispersèrent. »*L’idée exprimée est que le maillot de corps est plus proche de la personne que la cape. Points à retenir(résumé IA) : Le butin de Hounayn était considérable (6000 captifs, 24000 chameaux, 4000 moutons, 4000 onces d’argent).Le Prophète ﷺ a privilégié les nouveaux convertis de La Mecque et les chefs de tribus (comme Abou Soufyân et Hakîm Ibn Hazâm) en leur attribuant de généreuses parts du butin, afin de consolider leur foi et de gagner leurs cœurs à l’Islam.Cette répartition a suscité un mécontentement parmi les Ansâr, qui n’avaient rien reçu et se sentaient délaissés.Le Prophète ﷺ a alors réuni les Ansâr et leur a adressé un discours poignant et éloquent.Il leur a rappelé les bienfaits d’Allah par son entremise (guidance, richesse, union des cœurs) et leur a demandé ce qui était plus précieux : des biens matériels ou sa propre présence.Il a affirmé que sa présence avec eux était bien meilleure que le butin qu’avaient reçu les autres.Le Prophète ﷺ a exprimé son profond attachement aux Ansâr, déclarant que s’il n’y avait pas eu l’Hégire, il aurait été un homme parmi eux, et qu’il les suivrait toujours.Il a utilisé la métaphore du « maillot de corps » (plus proche et essentiel) par opposition à la « cape » (plus éloignée) pour illustrer la proximité et l’importance des Ansâr à ses yeux.Enfin, il a invoqué Allah pour qu’Il couvre les Ansâr et leur descendance de Sa miséricorde, ce qui a ému les Ansâr aux larmes et les a rendus satisfaits de n’avoir eu que le Messager d’Allah comme part. 📚 Source complète : La bataille de Hounayn, La vie du Prophète, Mohammed Ibn ‘Abd Al Wahhâb. 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