Question :Est-ce autorisé de consommer des produits à base de CBD, molécule présente dans le cannabis, mais qui n’est pas considérée comme une drogue ? C’est un produit naturel, non addictif, et surtout, cela ne produit pas les effets nocifs du cannabis sur la santé. Je souhaiterais, si cela était légiféré, utiliser ce produit pour des problèmes de stress, d’anxiété, de crise d’angoisse et d’insomnie.
Réponse
Oustadha : Donc, nous avons étudié cette question. Les savants disent que le CBD contient une petite quantité d’alcool. Comme il y a un peu d’alcool dans ce produit, il n’est pas permis de le consommer ou de le boire.
Il y a deux règles concernant la consommation de quelque chose qui contient de l’alcool, mais dont la nature a changé. Par exemple, certains médicaments contiennent de l’alcool. Peut-on les prendre ?
Premièrement, si la nature de l’alcool a changé, c’est-à-dire qu’il ne produit plus les effets nocifs habituels de l’alcool — parce qu’il a été transformé chimiquement — alors il est permis de prendre ce médicament.
Deuxièmement, si le médicament contient une petite quantité d’alcool, même 1%, mais que la nature de l’alcool et ses effets restent inchangés, alors il est interdit de le consommer.
Or, dans le cas du CBD, les savants affirment qu’il contient un peu d’alcool dont la nature et les effets ne changent pas clairement. On ne sait pas si c’est l’alcool qui produit l’effet relaxant, car il y a bien une petite dose d’alcool dans ce cannabis. Donc, ce produit n’est pas permis, ce n’est pas légiféré de le prendre.
L’interlocutrice : Et pour l’alcool qu’on trouve dans certains gâteaux ? En Algérie, ce n’est pas courant, mais en France, il y a des gâteaux dans lesquels ils ajoutent un peu d’alcool.
Oustadha : C’est interdit de consommer cela, même si c’est à la cuisson.
L’interlocutrice : Par exemple, en France, il y a un plat, les moules, où ils cuisinent avec du vin blanc. Mais à la cuisson à la vapeur, on ne sent pas l’alcool, et ça ne produit pas d’effet secondaire.
Oustadha : Même si l’alcool est cuit, les savants ont dit qu’il est interdit d’ajouter du vin — donc de l’alcool — dans la nourriture ou les médicaments. Pour que ce soit permis, la nature de l’alcool doit changer au point qu’on ne peut plus l’appeler alcool, mais médicament.
Il faut que la réalité change complètement. En arabe, on dit « le changement » (al-taghyir). Si la nature et les effets ne changent pas, même si tu ajoutes de l’alcool dans le vin, dans la nourriture ou dans les médicaments, ce n’est pas permis. Ce n’est pas autorisé, bien sûr. C’est un non-musulman qui ne respecte pas cela. Même dans les chocolats, moi, je lis toujours les ingrédients. Et toi, ici, tu regardes ?
L’interlocutrice : Oui, parfois quelqu’un qui vient de France, parce qu’il ne trouve pas les mêmes produits, je regarde aussi. Oui, c’est vrai, dans les chocolats, ils mettent parfois… je ne sais pas quoi exactement…
Oustadha : C’est vrai. Il faut que ce soit clair, in shā’a Llāh, que la réalité de l’alcool change, que son effet change. Si c’est le cas, on peut le prendre. Sinon, même s’il y a juste 1% d’alcool ou moins, tu ne dois pas prendre ce médicament.
L’interlocutrice : Ma question, peut-être que je suis novice là-dessus, c’est : comment sait-on que l’alcool a changé ?
Oustadha : Ce sont les chimistes qui le déterminent. Souvent, c’est indiqué sur la boîte ou l’emballage. Mais ce n’est pas toujours évident.
L’interlocutrice : Une sœur disait que dans le pain de mie, parfois, il y aurait un peu d’alcool.
Oustadha : Pour le pain de mie, en général, il n’y en a pas. Moi, je le consomme. Tant qu’il n’y a pas de fatwa ou d’avis savant contraire, on peut manger. Mais si une sœur a des preuves que dans le pain de mie vendu en France, ou dans un autre pays non musulman, il y a du vin ou de l’alcool, alors je conseille de ne pas le consommer.
Il faut vraiment s’éloigner des produits où c’est clairement marqué qu’ils contiennent de l’alcool. Il vaut mieux choisir des alternatives, c’est-à-dire éviter les choses dont on doute ou dont on a peur.
L’interlocutrice : Oui, c’est vrai. Je suis d’accord.
Oustadha : Le sujet est vaste et assez compliqué. On ne peut pas simplement dire : « Celui-ci est haram, celui-là est permis. » Non, ce n’est pas aussi simple. Il faut une règle claire et précise.
L’interlocutrice : Oui, exactement. Par rapport à la réalité, on ne sait pas vraiment comment se prononcer.
Oustadha : Oui, c’est ça. C’est là que ça devient un peu compliqué pour nous. C’est pour cette raison qu’on préfère s’éloigner, éviter tout alcool, pour être tranquilles. Si on a le moindre doute, on ne prend pas. On prépare les choses chez soi, c’est mieux.
L’interlocutrice : Oui, tout à fait.
Oustadha : C’est ça. Si on peut faire autrement, c’est préférable.