Question : J’avais comme rituel à l’époque de faire sortir ma mère une fois par semaine, faire ses courses ou du shopping, contre le gré de mon mari. Entre-temps, j’ai appris qu’il fallait obéir à son mari avant sa mère, donc je ne la fais plus sortir. Je n’ai pas le droit non plus d’aller chez mes parents toute seule, ce qui fait que ma mère me le reproche souvent. Mon mari aime aller chez mes parents, mais n’aime pas recevoir la visite occasionnelle de ma famille, car pour lui, c’est du gaspillage de préparer un repas. Je ne travaille pas et donc, par conséquent, il ne veut pas non plus que j’offre des petits cadeaux à ma famille. Je précise qu’il n’y a jamais eu de dispute entre ma famille et mon mari. Comment doit-on gérer cette situation ? Il m’arrive d’acheter un petit cadeau ou de prendre très occasionnellement un petit billet afin de faire plaisir à ma mère et je lui donne sans que mon mari le sache. Est-il permis pour moi de le faire ? Mon père ne gagne pas beaucoup et ma mère a des envies et c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour lui faire plaisir et cela reste très occasionnel.
Réponse
Oustadha : Pour cette question, ma sœur, notre religion ne permet pas de prendre ou d’acheter l’argent de ton mari ou quelqu’un d’autre. Parce qu’il y a un hadith qui dit que prendre l’argent des gens, il faut que les gens acceptent ça. Sinon, c’est du haram, c’est un péché. Mais on trouve une solution. Si ton mari te donne l’argent de poche, des fois où tu achètes quelque chose, tu peux prendre un petit peu de cet argent et faire un petit cadeau à ta mère. Mais si ton mari est radin, c’est autre chose. Parce que Nabi sallallahu alayhi wa sallam, il y avait une femme qui est partie chez Nabi sallallahu alayhi wa sallam, elle lui a dit : « Mon mari ne me donne rien du tout pour la nourriture essentielle », on va dire l’essentiel, « pour la nourriture, pour les habits. »
Il a dit : « Si ton mari est radin, tu prends en cachette, mais tu ne prends pas tout l’argent. » C’est-à-dire pour la nourriture, pour les habits. Si ton mari est radin, tu peux prendre en cachette, mais l’argent, ce n’est pas pour faire un petit cadeau. Ça, ce n’est pas une cause à prendre en cachette. Tu vois ce que tu as dit pour faire des petits cadeaux. C’est pour la nourriture, je vais te dire. Tu prends en cachette parce que la nourriture, c’est essentiel. Mais pour faire des cadeaux, je te dis, s’il te donne pour faire des achats, tu peux prendre un petit peu d’argent économisé et tu vas acheter un petit cadeau pour ta mère. C’est facile.
Mais je vais faire un rappel pour ton mari et pour tout le monde. Tu dis que ton mari n’accepte pas que les parents viennent manger chez nous. Le Nabi, sallallahu alayhi wa sallam, a dit : « ta’amul wahid » c’est-à-dire la nourriture de un. « Takfidna » c’est-à-dire un suffit d’eau. C’est-à-dire une assiette pour un. Si je mange dans une assiette avec un, elle va me suffire tous les deux, subhanallah. La nourriture de deux, c’est-à-dire, elle suffit pour trois. Même, subhanallah, les invités qu’on invite, on fait ça pour Allah Azza wa Jall. Parce que Allah Azza wa Jall, c’est Lui qui nous donne la nourriture. C’est pas au mari. Le mari, c’est une cause. Et l’argent, c’est une cause. Mais Allah Azza wa Jall, c’est Lui qui donne la nourriture. Allah Azza wa Jall a dit, c’est un réserve. qui est dans la nourriture vraiment c’est Allah, c’est-à-dire jamais jamais on invite quelqu’un pour Allah, je te dis c’est l’inverse, ça a doublé et toujours quand tu invites quelqu’un toujours il reste la nourriture c’est pas quand tu touches avec tes enfants c’est rien du tout des fois mais quand tu invites pour Allah tu fais ça pour Allah tu veux être récompensé pour Allah.
Nous, on voit ça. La nourriture reste. Il y a du baraka dans le riz. Et, subhanallah, il y a un hadith qui dit que chaque matin, il y a deux anges. Un qui dit : « Allahumma atimun fiqan khalafa ». C’est-à-dire, quelqu’un qui donne, qui fait du sadaqa, une aumône, même si elle est toute petite, Allah lui double ou lui triple cet argent. « Atimun fiqan », c’est-à-dire celui qui donne une aumône pour Allah Azza wa Jall, Allah va lui doubler ou tripler, selon sa niyyah. Quand la niyyah (l’intention) est très sincère pour Allah Azza wa Jall, la nourriture, la richesse, seront triplées.
Il dit aussi : « Wa wa’atimun sikan talifah » — quelqu’un qui est radin, qui ne fait pas de sadaqa, même quelque chose de minime, son argent sera gaspillé. Peut-être que sa voiture aura un accident, ou qu’il va tomber malade. Cet argent ne servira à rien. C’est-à-dire, on dit toujours que Ar-Razzaq, c’est le nom d’Allah Azza wa Jall, c’est Lui qui nous donne la nourriture.
Et toujours, on dit que le hadith du Prophète ﷺ nous apprend beaucoup de choses. Ce n’est pas parce que j’invite quelqu’un que toute la nourriture va disparaître. Non, c’est l’inverse. Le Prophète ﷺ a dit : quand je fais une sadaqa, par exemple je donne quelque chose — pas dix bonbons — un seul bonbon, il ne va pas diminuer. Quand tu donnes en aumône, ça ne diminue pas. Elle est multipliée. Subhanallah. Une sadaqa, ça ne diminue pas. Ça, ce sont les paroles du Prophète ﷺ. Chaque chose que tu prends, elle peut disparaître. Mais la sadaqa et le baraka, non. Elles restent et elles se multiplient. Elle avait, je crois, 60 millions. Elle a pris 90 millions de plus, mais elle n’a fait que 30 millions. Il manquait 30 millions. Elle a tout pris en dinars, tout son argent, pour l’amour d’Allah, subhanallah. Elle a tenu deux ans, mais en fait, Allah subhanallah, même pas une année, son argent était triplé. Subhanallah, comment ça se fait qu’il ait été triplé ?
Interlocutrice : Il faut faire preuve de certitude.
Oustadha : C’est ça. Je prends cet exemple. Même pas une année, même pas six mois, cinq mois, l’argent est vraiment doublé, plus la récompense. Parce qu’elle voulait partir en hadj pour Allah. C’est pour ça que je dis, la niyya et la certitude, la certitude qu’Allah va te donner. C’est pour ça que le Nabi sallallahu alayhi wa sallam, quand il est rentré chez lui, a demandé à sa femme s’il y avait quelque chose à manger. Elle a dit non, elle avait préparé un petit repas. Il a dit : « Ne l’ouvre pas, je vais l’ouvrir moi-même. » Il a dit « Bismillah », et il y a eu beaucoup de baraka. Tu vois, même si au départ il y avait peu de nourriture, nos grand-mères avaient un petit peu de quoi manger, mais elles invitaient.
Interlocutrice : Oui, c’est vrai.
Oustadha : Mais il y avait beaucoup de baraka, comparé à nous.
Interlocutrice : Oui, nous, on attend d’avoir beaucoup. On se dit : « Je ne reçois pas si je n’ai pas beaucoup, s’il n’y a pas de viande ou autre chose. »
Oustadha : Non, ce n’est pas obligé d’avoir de la viande. Il y a un exemple en arabe : « Je prends ce que tu as. » Je peux faire un repas avec de la viande si tu en as.
Interlocutrice : Là, on est d’accord, je suis un peu…
Oustadha : Oui, mais c’est parce qu’aujourd’hui, les gens sont beaucoup dans ce genre de pensées… « Ah, elle m’a invité, mais il n’y avait pas de… » Non, ce n’est pas bien.
Interlocutrice : Oui, oui. Non, je n’ai pas le droit de dire ça. Je ne sais pas ce que tu en penses. La sœur qui a posé la question pour son mari, elle a dit qu’il ne lui donne pas d’argent de poche, mais que parfois, s’il a besoin, il lui achète quelque chose. Elle demande : par exemple, si elle lui demande de lui acheter un sac — je te dis peut-être une bêtise — est-ce qu’elle a le droit de donner ce sac à sa mère ?
Oustadha : Oui, elle a le droit, parce que maintenant, c’est son sac. Ce n’est plus le sac de son mari, c’est le sien.
Interlocutrice : Après, ce qui me fait un peu peur, enfin je me permets de le dire, c’est que le mari puisse dire : « Si tu donnes ça à ta mère, je ne t’achète plus rien. » Or c’est son mari, et il ne lui demande pas de faire ça. Si ça pose problème…
Oustadha : Oui, ça c’est un autre problème. Lui, il devrait donner de l’argent sans faire toute une histoire autour.
L’interlocutrice : Et est-ce qu’elle a le droit, ça c’est moi qui pose la question, si elle a ses affaires à elle, par exemple des vêtements ou je ne sais pas, si elle vend ses affaires, après elle fait ce qu’elle veut de son argent.
Oustadha : Oui, elle peut donner, oui. Elle peut faire un petit jarre de commerce.
L’interlocutrice : Oui, un petit jarre, un petit commerce. Non, c’est bon, c’est une sœur à la femme de son. On passe à la… Oui, d’accord. Merci.