Question : La femme peut-elle effectuer la hijra sans l’autorisation de son époux ? Sous quelles conditions et comment doivent agir les époux face à ce dilemme ? Désaccord au sujet de la hijra quand on a des enfants.
Réponse
Oustadha : Pour cette question, la sœur demande si elle a l’autorisation de faire la hijra seule, sans la permission de son mari. Il faut d’abord se demander pourquoi le mari ne peut pas faire la hijra. Est-ce pour des raisons financières ? S’il a peur qu’ils ne puissent pas avoir une vie digne, je suis d’accord avec lui. C’est une raison valable. Je lui dirais de patienter, à deux conditions : que le mari ait l’intention (niya) de faire la hijra et que le seul obstacle soit l’argent pour s’établir dans un pays musulman.
L’interlocutrice : Ce serait bien que la sœur précise si elle est là pour nous dire pourquoi il ne veut pas faire la hijra.
Oustadha : C’est vrai. Je vais répondre de manière à ne pas être injuste. Il ne faut pas accabler le mari. Il a peut-être une raison valable. Si le manque d’argent est sa seule raison pour ne pas pouvoir s’établir, on peut lui dire de patienter jusqu’à ce qu’il ait une bonne situation financière, par exemple pour aller en Égypte.
Maintenant, si le mari ne veut pas faire la hijra parce qu’il n’en a pas envie, qu’il trouve « nul » de quitter la France, et que tu as pourtant fait toutes les causes et que l’argent est là, alors tu as le droit de partir seule, sans son autorisation.
Pour être plus précise, une autre situation est celle où le mari est malade et ne peut pas être soigné dans un pays musulman par manque de moyens. Si la France a des traitements que l’Algérie ou la Tunisie n’ont pas, alors il est permis d’attendre qu’il soit en bonne santé. C’est une cause valable pour patienter. Mais s’il n’y a ni maladie, ni problème d’argent, et qu’il veut rester en France parce qu’il se sent bien avec les non-musulmans, qu’il aime vivre avec eux, alors tu n’as pas besoin de lui demander la permission pour faire la hijra.
L’interlocutrice : Elle n’a pas répondu, donc je ne sais pas si elle est là. Salam alaykoum wa rahmatullah, qu’Allah vous récompense grandement. Voici la question : quel est le jugement sur une femme qui travaille et ne fait ses prières que le soir en rentrant chez elle ? Est-ce un péché ou cela fait-il d’elle une mécréante ?
Oustadha : Parlons de la prière, la salat, car une question a été posée à ce sujet. Il est essentiel de savoir que la salat est le deuxième pilier de l’Islam et que toutes les bonnes actions que l’on fait ne seront pas acceptées par Allah si la salat n’est pas bien accomplie. Le Prophète (Sallallahu Alayhi Wa Sallam) a dit que la première chose sur laquelle Allah Azza wa Jall nous interrogera le Jour du Jugement, c’est la salat.
Si la salat a été bien faite, elle sera acceptée par Allah Azza wa Jall, et cela signifie que toutes nos autres bonnes actions le seront également. C’est pour cette raison qu’Allah nous a rendu obligatoires cinq prières quotidiennes. Il existe aussi les prières surérogatoires, qui sont recommandées car elles peuvent compenser un manque de concentration lors des prières obligatoires.
Une personne qui connaît l’importance de la salat ne la délaissera jamais. Je vais te donner un exemple : est-ce que tu peux mélanger le dîner avec le café du matin ?
L’interlocutrice : Jamais.
Oustadha : C’est parce que ce sont des horaires bien précis. La salat aussi a des horaires. On ne peut pas les dépasser. Peu importe où tu te trouves, au travail ou ailleurs, tu dois faire ta salat. Si ton travail en France, ou dans un pays non-musulman, ne te le permet pas, tu dois changer de travail. Quand tu as la crainte d’Allah, tu ne laisseras pas ton avenir ou ton argent prendre le dessus.
Tu dois toujours faire la salat à l’heure, car si tu le fais, Allah te donnera de la subsistance (rizq), ne t’inquiète pas. Quant à la prière faite tardivement le soir, elle n’est pas acceptée. Ce n’est pas de la mécréance, mais c’est un grand péché. Il y a de nombreux compagnons et leurs successeurs qui ont été des exemples de ponctualité. On raconte qu’un homme a dit : « Durant 60 ans, je n’ai jamais raté la première rangée de la prière. »
Il était toujours dans le premier rang. Car le Prophète (Sallallahu Alayhi Wa Sallam) a dit que celui qui préserve sa prière sera préservé de l’hypocrisie pendant quarante jours. Cet homme, lui, a tenu soixante ans. Il était toujours dans le premier rang, au point qu’il n’avait jamais vu la nuque de la personne devant lui.
C’est l’importance de la salat. Il savait que la première des choses était la salat. Le dernier testament du Prophète (Sallallahu Alayhi Wa Sallam) était d’ailleurs : « La salat, la salat. »
Allah n’acceptera pas nos bonnes actions si la salat n’est pas bien faite. C’est pour cela que tu dois faire tous les efforts pour faire la prière à l’heure, comme Allah l’a ordonné. Si tu ne trouves pas de temps pour prier, tu dois changer de travail. Fais tout ton possible pour avoir une bonne relation avec Allah. Je te le jure, si nous avons une bonne relation avec Allah, Il nous donnera de la subsistance (rizq) d’une manière que nous ne pouvons même pas imaginer. Qu’Allah te facilite, ma sœur.