Question : J’espère que vous allez bien, mes sœurs.
Ma question est la suivante : mon mari et moi n’avons pas été élevés dans le manhaj as-salafi. Lorsque nous nous sommes mariés, il avait acheté un tabac commerce avec vente de cigarettes et jeux de hasard. Aujourd’hui, par la grâce d’Allah qui nous a guidés, nous nous rapprochons de notre Seigneur, alhamdulillah. Cependant, mon mari doit garder le tabac encore minimum trois ans. Sinon, l’État français va s’en prendre à lui. Il sera endetté et poursuivi judaiciairement. À la suite de ces trois ans, nous aimerions effectuer la hijra. Sera-t-elle halal si elle est faite avec l’argent du tabac ? Sinon, notre hijra sera encore reportée et cela me pèse sur le cœur. Qu’Allah m’assiste. BarakAllahu fikunna wa jazakunna Allah khairan.
Réponse :
Oustadha : Concernant la question de la sœur : son mari a-t-il la possibilité de trouver un autre travail ? Tu as mentionné qu’il aurait des problèmes avec la justice, mais est-ce qu’il peut chercher un autre emploi en parallèle ? S’il trouve un travail et qu’il est licite, c’est mieux. Si ce n’est pas le cas, et que vous êtes obligés de faire la hijra, il faut d’abord connaître les conditions.
La première condition pour la hijra, c’est de la faire pour Allah. Et si on la fait pour Allah, on ne doit pas revenir dans un pays de kufr (mécréance), car c’est interdit et c’est un grand péché.
La deuxième condition est d’avoir de l’argent pour pouvoir s’établir correctement dans le nouveau pays. Je dis à tous les frères et sœurs qui veulent faire la hijra de ne pas se précipiter. Il faut avoir de l’argent pour avoir une bonne situation dans un pays musulman.
La troisième condition : si tu ne trouves pas un travail licite, et que la nécessité se présente, tu peux faire la hijra. À ce sujet, une minute, je me corrige, ma sœur. Même si tu as de l’argent illicite, dans la nécessité, tu peux voyager ou faire la hijra avec cet argent. Qu’Allah te facilite, et qu’Il facilite ce problème à ton mari, Insha’Allah.
L’interlocutrice : Je voulais juste clarifier pour la sœur : si le mari ferme son commerce de tabac, il sera endetté. Cela signifie qu’ils ne pourront pas faire la hijra tout de suite, parce qu’il devra d’abord rembourser ses dettes.
Oustadha : Oui, il doit rembourser ses dettes. Sinon, il sera en prison. C’est comme ça. Sinon, il aura des ennuis…
L’interlocutrice : Pas forcément en prison, mais il sera poursuivi juridiquement. Il faudrait que le mari se renseigne sur les solutions en France. Est-ce qu’il ne pourrait pas déposer le bilan ou se mettre en arrêt maladie ? Il y a souvent des solutions pour fermer un commerce. Une autre possibilité serait de demander de l’aide à d’autres frères pour les dettes. Mais ce que je voulais confirmer, c’est que dans tous les cas, il ne doit pas continuer ce travail.
Oustadha : Non, ce travail est interdit, illicite. Il est impératif qu’il l’arrête.
L’interlocutrice : Donc, peu importe les répercussions, il faut qu’il ferme.
Oustadha : Oui, il doit fermer. Il doit trouver une solution. Qu’il ferme son commerce ou qu’il trouve quelqu’un pour l’aider à rembourser ses dettes, il doit arrêter ce travail. Il est obligé d’arrêter, car ce travail est illicite.
L’interlocutrice : Il arrête donc son travail en premier, et ensuite il s’occupe de trouver des moyens pour rembourser ses dettes ?
Oustadha : Oui, c’est ça. Comme tu l’as dit, il doit faire les causes pour rembourser sa dette. Il cherchera un travail licite pour la rembourser, dans tous les cas. Mais il ne doit pas rester dans ce travail illicite.
L’interlocutrice : Oui, bien sûr. C’est pour que la sœur comprenne très bien la réponse. Non, parce qu’en fait, à la fin, elle disait : « S’il continue pendant trois ans, s’il continue à partir d’aujourd’hui, est-ce que cet argent, il peut l’utiliser pour la hijra ? » Non, non. C’est pour ça qu’à la fin j’ai coupé le micro pour être plus claire, car c’est une amana (une chose confiée).
Oustadha : Oui, bien sûr.
L’interlocutrice : Donc voilà, qu’Allah leur facilite la fermeture. Merci.