Question : J’aimerais savoir comment faire lorsque notre mari a envie d’avoir un rapport, mais nous, pas vraiment. Doit-on quand même assouvir son besoin obligatoirement ?
Oustadha : La femme doit assouvir le besoin du mari dans tous les cas. Sauf peut-être qu’il y a un cas spécial. Quand on dit un cas psychique, peut-être… La femme ne veut pas. Psychiquement, elle n’est pas préparée. Dans ce cas, le Sheikh dit que l’homme, il accepte ça. Il n’oblige pas la femme à faire ça. Si elle est malade, si elle est dépressive, il y a des choses. C’est ça qu’on dit. L’homme ne doit pas obliger sa femme à avoir ces relations. Mais si elle n’est pas malade, elle ne veut pas, mais elle peut le faire. Dans ce cas-ci, elle doit assouvir le besoin de son mari. Parce que le mari, quand il veut sa femme pour avoir son besoin, même si elle est dans la cuisine, elle fait quelque chose, elle doit assouvir le besoin de son mari, dans tous les cas. J’ai dit, sauf si elle est malade, très malade, on dit qu’elle n’est pas obligée de…
L’interlocutrice : Si elle n’est pas en capacité de… Il n’y a pas à l’empêcher, je veux dire. Il y a une sœur qui, par rapport à cette question, rencontre un problème avec son mari. C’est pour ça que j’interviens sur cette question directement. En fait, elle ne refuse pas son mari, mais elle a des enfants qui sont grands, qui ont 12, 13, 14 ans, des adolescents. Et depuis, ça la bloque. En fait, elle n’arrive pas à avoir un rapport parce qu’elle se dit qu’ils sont à côté. Et je ne sais pas, elle a peur peut-être d’être entendue ou je ne sais pas, qu’ils ouvrent la porte. Elle ne s’ouvre pas à son besoin par rapport à ça. Elle dit à son mari, non, pas maintenant. Son mari est patient, mais des fois…
Oustadha : Mais normalement, elle ne doit pas faire ça. Elle est obligée d’assouvir son besoin. Après, elle fait quoi ? Elle fait des causes : elle ferme à clé. Elle fait toutes les causes, parce que franchement, ce n’est pas une cause. Ce n’est pas une raison. Ce n’est pas une raison pour ne pas assouvir le besoin du mari. C’est une obligation. On va dire que quand le mari demande sa femme, c’est une obligation. Mais tes enfants, tu n’es pas obligée de faire plaisir à tes enfants ou tu as honte de tes enfants. Ce n’est pas du péché. On peut faire une cause, on peut fermer la porte. Même déjà dans d’autres religions, il y a, on dit, trois heures que les enfants ne doivent pas rentrer dans la chambre des parents. On dit après le Fajr ou après l’Isha. C’est interdit. Les enfants, il faut qu’ils tapent, qu’ils toquent à la porte et qu’ils demandent la permission. Il y a trois heures, Allah Azza wa Jalla a dit, dans la sourate An-Nur, il faut que les petits demandent l’autorisation. Donc, la porte, c’est, je dis, important. Parce que peut-être l’homme, il est avec sa femme dans une relation.
L’interlocutrice : Mais moi, je la comprends. Enfin, je la comprends. Moi, je n’ai pas de grands enfants, mais je me dis, imaginons, je vais fermer à clé. L’enfant, il tape. Donc, on ne va pas, par exemple, ouvrir parce qu’on est occupé. Et après, on sort et chacun, il va prendre sa douche. Tu vois ? En gros, c’est visible qu’il y a eu un rapport. Et l’enfant qui est grand, il sait, tu vois. Normalement, on doit s’habituer à ça. Que ça, c’est du halal. Mais ça veut dire que l’enfant, à quel âge on va le conditionner ? On va lui expliquer. À la fois, je dérape un peu.
Oustadha : L’âge quand il sera grand, pubère. Avant qu’il soit pubère, tu vois…
L’interlocutrice : À 12-13 ans, par exemple ?
Oustadha : À 12-13 ans, moins. On va lui expliquer. Normalement, il y a des heures, quand, on va dire, après le Fajr, après le Qaylula, c’est-à-dire après l’Icha, c’est interdit de venir dans…
L’interlocutrice : Oui, mais à quel moment on explique à l’enfant qu’un homme et une femme ont des rapports, en fait, que… Comment ça se passe, quoi ?
Oustadha : Non, on ne va pas dire comment ça se passe.
L’interlocutrice : Oui, d’accord.
Oustadha : On va dire, il y a des heures, mon fils, où tu ne dois pas entrer dans… Tu ne dois pas déranger Abiy Oumi (Papa Maman). Une heure, deux heures. C’est pour ça, il va comprendre, après l’enfant, qu’il ne doit pas vous perturber ou vous déranger à cette heure. Après, quand il sera pubère, il va comprendre pourquoi.
L’interlocutrice : Mais c’est qui qui explique le pourquoi ? Généralement, peut-être la femme, c’est mieux. Par exemple, la mère explique à sa fille qu’avec le mari, c’est super délicat comme question.
Oustadha : Oui, c’est bien. Oui, oui. Parce que franchement, il faut parler de tout. Oui, il y a des choses qui sont du halal, ce n’est pas du haram. Parce qu’il y a beaucoup de gens qui font du haram. Ce n’est rien du tout. Ils n’en parlent pas du tout. Ce n’est pas de la honte. Je dis, tu es récompensée pour ça. Même si tu vas dire à ta fille que c’est comme ça, comme ça, mais je ne vais pas expliquer…
L’interlocutrice : Justement, comment nous, les musulmans, au bout d’un moment, qui va expliquer à nos enfants ?
Oustadha : Des fois, c’est la femme, des fois, c’est l’homme. Mais je vais te donner un exemple. Des fois, nous, pendant les menstrues, on ne fait pas la prière. Un enfant de 9 ans, il va te dire, je vais demander à mon fils, tu dois faire la salat. Il va te dire, pourquoi tu ne fais pas la salat toi ? Il va te dire, mon fils, moi, Allah Azza wa Jalla, on a une maladie. Dans cette période, chaque mois, on a une maladie. On ne peut pas faire la salat. Ce n’est pas que je suis fainéante. Allah Azza wa Jalla, Il nous a donné une maladie. Pour un certain temps, on ne peut pas faire la salat. Il va comprendre, après qu’il sera pubère.
L’interlocutrice : Oui, moi, mes enfants, ils ont 7 et 6 ans, je leur ai expliqué. Je leur ai dit, il y a une semaine dans le mois, elle ne prie pas, parce que c’est les femmes.
Oustadha : Parce qu’il va te dire, tu mens.
L’interlocutrice : Oui, bien sûr. Tu vas dire, tu me demandes de faire ça, toi, tu ne fais pas ça. Mais qui ou comment va-t-on expliquer à nos enfants ?
Oustadha : Tu vas dire, il y a des 16 ans, pardon, tu vas dire, ma fille ou mon fils… Il y a trois temps, on dit dans le… Ça, oui, le temps.
L’interlocutrice : Mais moi, comment expliquer ce qu’est un rapport sexuel ?
Oustadha : On va dire qu’il y a des assises entre l’homme et la femme, qui sont particulières. Il ne faut pas, à ces heures, vous taper ou vous faire quelque chose. Parce que c’est un secret entre moi et mon mari.
L’interlocutrice : Et justement, ce secret, on leur explique quand ? Par exemple, moi, ma fille, quand elle sera… Je ne sais pas, elle aura 15 ans. Elle va peut-être se marier à 19 ans, 20 ans, je ne sais pas. Elle ne sera plus bonne, tu vas lui dire. Mais comment je… Enfin, excusez-moi, je me suis un peu égarée, mais… Comment je lui raconte ce qui se passe entre l’homme et la femme ? Est-ce que c’est à moi de le faire ?
Oustadha : Non. Tu vas dire le mot. La sexualité ? La sexualité. Elle va chercher… C’est ça.
L’interlocutrice : Mais je ne veux pas qu’elle cherche n’importe où. Que tu vas sur Google ou là.
Oustadha : Sexualité, ça veut dire… Il y a Allah nous a donné quelque chose qui est halal, ça s’appelle sexualité. Quand tu te maries, tu vas savoir que c’est ça. Tu n’es pas obligée de raconter tout ce qui se passe parce que ce n’est pas ton…
L’interlocutrice : Oui, non, parce qu’il se passe entre son père et sa mère, mais de façon générale, elle l’a expliqué. J’aimerais pas qu’elle l’apprenne ailleurs.
Oustadha : Oui, par Google ou l’Internet.
L’interlocutrice : Et je n’aimerais pas qu’elle n’apprenne pas et que le jour où… Elle doit avoir une idée. Et comment elle a cette idée ? Tu penses que tout seul, ça revient ?
Oustadha : Moi, je vais t’appeler. Je vais t’expliquer à ma fille. Moi, j’ai dit, mais le premier départ, ils ne sont pas plus bien. Il y a des horaires quand vous vous trouvez avec votre papa dans la chambre, interdit en entrée. C’est-à-dire… L’enfant, maintenant, il n’est pas pubère. Il va avoir à demander la permission avant de taper.
L’interlocutrice : Oui, ça, c’est normal, ça. C’est ça. Mais moi, c’est plus dans la question… Je ne te réponds pas. Tu n’assistes pas. Oui, mais moi, c’est plus dans… Pas décrire ce qui se passe mot pour mot, mais… Comment eux, ils vont découvrir dans leur vie qu’est-ce qu’un rapport intime, que la femme est conçue comme ça et que l’homme entre dans la femme, quoi, tu vois ?
Oustadha : Je crois qu’avant, dans les femmes traditionnelles, il y avait des limites. Même on ne savait pas ça. Mais jamais on n’entrait dans la chambre d’une femme.
L’interlocutrice : Oui, bien sûr. Mais nous, par exemple, en France, on l’a appris à l’école, ça. Mais pour moi, elle n’a pas appris de la meilleure des façons. Parce qu’on nous a pas… Moi, je parle pour moi ou même des copines que j’ai, mais on nous a pas prévenu du mal, qu’il fallait pas faire ça, ou que… Parce que pour eux, c’est rien du tout.
Oustadha : Ah, mais ils nous distribuaient… Ça s’appelle le planning familial, donc c’est l’endroit où tu vas pour apprendre ce que c’est. À l’école, c’est l’école qui t’emmène là-bas ? Et ils t’apprennent là-bas qu’est-ce que la sexualité, comment ça se passe. Et ils te donnent même des préservatifs pour te dire si tu fais ça, je ne sais pas, avec ton camarade, ton copain. C’est normal en France.
L’interlocutrice : C’est très grave. Quand tu apprends les mathématiques ou quelque chose, rien du tout. C’est pour ça que moi, j’aurais tendance à préférer pouvoir moi l’expliquer à ma fille, entre guillemets, sans rentrer dans des détails, bien évidemment, qu’elles l’apprennent sur Internet et qu’ils vont lui dire sur Internet, c’est trop bien, il faut essayer. Parce que, par exemple, chez les kouffar, quand on n’est pas vierge, si on est encore vierge, je ne sais pas, à 17 ans, 18, 19 ans, ce n’est pas normal. La femme, normalement, elle doit, tu vois. Mais c’est une réalité, tu vois. En France.
Oustadha : Voilà, en France. Il n’y a pas de virginité, c’est-à-dire… Donc, c’est pour ça que je me demande comment…
L’interlocutrice : On peut faire ça.
Oustadha : Chacun a sa méthode. Il faut dialoguer. Dialoguer, c’est pas dire…
L’interlocutrice : Oui, non, on ne va pas être… Non, non, bien sûr. Il ne faut pas être brut de décoffrage.
Oustadha : Elle va comprendre, bi idhnillah. Elle va comprendre, bi idhnillah. Oui, peut-être avec des mots gentils, on va faire des câlins, des petits bisous, des trucs… Parce que des petits bisous, normalement, c’est rien du tout.
L’interlocutrice : Oui, oui, bah oui, d’accord. D’accord. Bon, après, mes enfants, ils sont petits, mais c’est un sujet vraiment qui… Je me perturbe.