Question : À la fin de mes menstrues, je remarque un liquide blanc, mais plus fluide et un peu plus foncé que mes pertes habituelles. Ensuite, il s’éclaircit et devient comme mes pertes blanches quotidiennes.
Est-ce que ce premier liquide signifie que je suis devenue pure ?
Ou dois-je attendre qu’il ait l’aspect exact de mes pertes habituelles ?
Je me demande aussi si ce liquide un peu plus foncé correspond au « jaune » ou au « safra » mentionnés dans les livres de fiqh, même si je ne suis pas sûre de reconnaître ces liquides. Est-ce que toutes les femmes les ont, et quelles sont leurs caractéristiques ?
Réponse :
Oustadha : Pour ne pas vous perturber, ma sœur, et mes sœurs, en ce qui concerne le fil blanc, je vais te donner une règle simple. Supposons que tu as tes règles régulièrement, disons six ou sept jours. Le dernier jour, tu attends le fil blanc. Le premier fil que tu vois ce dernier jour est blanc. C’est ça qu’on appelle le fil blanc. Pour ne pas te perturber, ni faire du waswâs, ni te compliquer la vie, tu dois savoir que ce premier fil blanc que tu vois le dernier jour est un signe que tu es pure. C’est un fil fin, pas un énorme fil. Tu peux dire que c’est ça, tu es pure. Je vois que tu es perturbée entre les pertes blanches et ce fil blanc. Le fil blanc, c’est ce premier fil que tu vois descendre le dernier jour. C’est ça, ma sœur, c’est la conclusion de ta question.
Interlocutrice : Est-ce qu’il a une couleur particulière ? Par son nom, il est blanc ? Est-ce que chez les femmes la couleur peut varier ? Est-ce qu’il peut être très foncé ? Ou transparent ?
Oustadha : Non, c’est blanc. C’est vraiment un fil blanc. C’est pour ça que je dis : sois sûre que c’est le dernier jour, et que le premier fil que tu as vu couler ce jour-là, c’est ce fil blanc. Tu peux considérer que c’est le signe pour faire le ghusl.
Maintenant, je ne sais pas si elle parle du fil blanc précisément. Elle dit que ce qui descend est un liquide un peu plus foncé que ses pertes habituelles. Si c’est ça, et que c’est le dernier jour, alors elle est sûre que c’est le dernier jour.
Donc, est-ce que le fait que ce liquide ne soit pas rouge, qu’il n’y ait pas de sang dedans, cela peut signifier que c’est pour elle un signe de pureté ?
Oustadha : Oui, c’est ça la pureté. Tant qu’il n’y a pas ce qu’on appelle Safra —
Interlocutrice : Safra ? Pourquoi on l’appelle Safra ?
Oustadha : Parce que c’est une couleur jaune. D’accord. On a aussi le Kudra.
Interlocutrice : Mais Safra, c’est un signe de pureté ?
Oustadha : Non, ce n’est pas un signe de pureté.
Interlocutrice : D’accord. Donc ça veut dire que je ne suis pas pure si la femme voit Safra, c’est-à-dire une couleur jaune ?
Oustadha : Oui, ça veut dire qu’on passe du rouge des règles au jaune.
Interlocutrice : Jaune.
Oustadha : On dit Kudra pour parler d’une perte marron. En français, on appelle ça perte marron. Le mot arabe c’est Kudra. On dit aussi Safra pour la couleur jaune, parfois appelée soufran. C’est cette couleur jaune qu’on retrouve.
Interlocutrice : Donc Safra, c’est jaune ?
Oustadha : Oui, Safra c’est jaune. Le Kudra c’est une couleur marron, on l’appelle aussi comme ça.
Interlocutrice : D’accord.
Oustadha : Donc pour nous, en français, on parle de pertes marron.
Interlocutrice : Oui.
Oustadha : Si tu ne trouves pas de Safra ni de Kudra, et que dès que tu vois un fil blanc le dernier jour, ma sœur, c’est ce qu’on appelle la laqassal bayra — c’est pour ne pas te perturber, pour ne pas faire de waswâs à ce sujet. Parce que souvent, on est occupée toute la journée et on ne voit pas forcément ce fil dans son aspect exact. Parfois, on le retrouve dans les sous-vêtements, on le reconnaît parce qu’il est blanc ou qu’il ressemble un peu à nos pertes habituelles. Mais tant que tu as des règles régulières, tu le connais très bien, c’est-à-dire que ce dernier jour, c’est ça, le fil blanc.
Interlocutrice : D’accord, même si on n’a pas vu un fil à proprement parler ?
Oustadha : Même si on n’a pas vu le fil, oui. Mais par contre, il est possible également qu’en dehors de la période de règles, on ait des pertes jaunes.
Interlocutrice : Oui, des pertes jaunes.
Oustadha : Mais ça, ça ne veut pas dire qu’on n’est pas pure. Des fois, on est malade. Des pertes jaunes, généralement, chez la femme, c’est un signe de maladie. Parce que ce n’est pas pendant la période des menstrues. Durant les menstrues, la perte est souvent rouge, ou un peu jaune clair, mais ailleurs, en dehors de la période menstruelle, quand tu trouves des pertes jaunes, c’est souvent un petit dérèglement hormonal ou une maladie.
Interlocutrice : C’est ça. D’accord. Ce n’est pas censé être jaune, tu veux dire ?
Oustadha : Oui, il n’y a pas de jaune normal.
Interlocutrice : D’accord.
Oustadha : Généralement, nous, on a des pertes blanches. Toutes les femmes sont pareilles. Mais il y a beaucoup de femmes qui ont des pertes blanches, pas jaunes.
Interlocutrice : D’accord.
Oustadha : Là, on parle vraiment des pertes à la fin des menstrues, en fin de menstrue, pas en dehors du cycle.
Interlocutrice : Oui.
Oustadha : J’ai précisé ça pour que cette sœur qui est présente ne se perturbe pas. En fin de menstrue, le dernier jour du menstrue, que ce soit le sixième jour, le cinquième jour, tu trouves ce fil, il faut dire que c’est le fil blanc.
Interlocutrice : D’accord, j’espère que c’est clair. Pour vous, Akhawati, n’hésitez pas, si vous avez peut-être quelque chose à ajouter.
Oustadha : Le fil jaune n’est pas pur, le fil blanc est un signe de pureté.
Oui, mais ça, on parle vraiment de la fin des règles. Ça veut dire qu’en dehors des règles, on peut avoir des pertes jaunes et marron, mais ça serait peut-être dû à un dérèglement hormonal ou autre chose. En tout cas, ça ne voudrait pas dire qu’il ne faut pas prier ou jeûner. On parle vraiment de la période des menstrues. On parle vraiment des pertes qui signifient que les règles sont terminées. En fait, ça prouve que l’utérus est nettoyé du sang, de la période des menstrues, on ne parle pas en dehors.
Interlocutrice : Oui, oui. D’accord.
Oustadha : C’est important de le préciser. Il faut préciser ça. Nous sommes 100 sœurs connectées. C’est la limite. Les sœurs qui ont posé des questions, restez bien connectées parce que si vous quittez et qu’une nouvelle sœur revient alors que nous sommes au-dessus de 100, ça ne sera pas accepté.
Vous risquez d’être en attente. Je parle très clairement de la période menstruelle. On ne parle pas d’après ou d’avant. Peut-être après une maladie, peut-être avant, mais pas des menstrues. C’est pour ça que je dis que le dernier jour, quand tu vois le fil blanc, c’est le moment de faire le ghusl et de reprendre la prière. Sinon, tu vas te perturber.
Une sœur connectée (question) : Il y a une sœur qui dit : « si ce n’est pas blanc, mais blanc cassé ? »
Oustadha : Blanc cassé ?
Interlocutrice : Un peu comme ça, oui.
Oustadha : Blanc cassé, je connais. Oui. Oui, c’est un blanc. C’est un blanc. Mais ça ne sera jamais blanc comme…
Interlocutrice : Oui, c’est pas comme la neige.
Oustadha : Oui, voilà, ça ne sera jamais blanc. C’est un blanc, oui. Tu vois, c’est pour ça que j’ai dit, c’est des waswas des fois. Dès que tu trouves le fil blanc, soit un blanc cassé ou un blanc, tu vas faire le ghusl. Oui, des fois, on est pointilleux sur les détails. Il ne faut pas faire beaucoup de détails ou avoir des waswas dans cette…
Interlocutrice : D’accord. Sous la période des menstrues. Une sœur, elle dit, on fait donc le ghusl quand on a les pertes blanches seulement.
Oustadha : Après les menstrues, oui, on se lave à ce moment-là.
Interlocutrice : Alors, Oustadha l’avait expliqué, c’est peut-être bien d’en reparler, il y a des sœurs qui n’ont pas le fil blanc. C’est-à-dire, elles ont juste une sécheresse intime. En fait, il faut quand même s’analyser, se connaître.Tu as dit la pureté. Pour la femme, il y a deux méthodes : soit on voit le fil blanc, soit la sécheresse. Tu ne vois rien du tout. Oui, parce qu’il y a des femmes, elles n’ont pas forcément de pertes.
Oustadha : Oui, elles n’ont rien du tout. Je dirais les pures.
Pour tous les cas concernant les menstrues, je vais vous donner une règle simple. Par exemple, une femme, appelons-la X, a ses règles pendant six jours. Le dernier jour, elle remarque un fil blanc : c’est ce qu’on appelle le fil blanc. À ce moment-là, elle peut faire le ghusl.
Ensuite, il y a une autre femme, appelons-la double X, qui ne sait pas ce qu’est un fil blanc, mais qui a une période régulière. Si elle ne voit pas ce fil blanc, ni la soufra (jaune) ni la kudra (pertes marron), c’est-à-dire qu’elle ne remarque aucune couleur particulière, elle doit quand même faire son ghusl.
Enfin, il y a la sœur qui n’a pas de période régulière, qui ne sait pas quand ses règles commencent ni quand elles finissent. Dans ce cas, elle doit compter six ou sept jours comme le conseillent les savants, car la majorité des femmes ont leurs règles pendant cette durée. Après ce délai, elle doit faire son ghusl.
Donc, pour résumer :
- Si tu vois le fil blanc le dernier jour, tu fais le ghusl.
- Si tu ne vois ni soufra (jaune), ni kudra (marron), ni le fil blanc, mais que tu as une période régulière, tu fais le ghusl.
- Si tu n’as pas de période régulière, compte six à sept jours, puis fais le ghusl.
Cela est fait pour éviter toute confusion et faciliter la compréhension des menstrues.
Pour celles qui veulent approfondir, je recommande vivement le PDF gratuit de Sheikh Al-Uthaymin intitulé « 50 questions et réponses sur les menstrues« . Ce document est une référence claire et complète, en français. Vous pouvez le trouver facilement en tapant sur Google : PDF Sheikh Al-Uthaymin. Ce livre répond à de nombreuses questions et est très utile, je le consulte souvent moi-même, surtout pendant la Omra ou le Hajj. Je conseille vivement ce document à toutes les sœurs