Question :Nous avons fait le contrat religieux, mais je vis toujours chez mes parents en attendant que mon mari ait une meilleure situation. Je précise que nous avons fait le halal et pas encore la walima qui est prévue dans un an, incha’Allah.
Ma question est, qu’est-ce qu’on peut faire entre époux lorsque chacun vit de son côté ? Peut-on sortir ensemble dans la rue, se toucher, se faire des câlins, etc.? Qui est censé subvenir à mes besoins ? Mon père ou mon mari ? Qui a autorité sur moi ? Je dois obéir à mon mari ou à mon père ? Par exemple, si je veux aller quelque part, est-ce que je dois avoir l’autorisation de mon mari ou de mon père ? Par rapport à la consommation du mariage, pouvez-vous m’éclaircir dessus ? Qu’est-ce qui est préférable ? Attendre après la walima et le mariage civil ? Quelles sont mes obligations par rapport à ça ? Est-ce que je suis dans l’obligation de consommer avec lui s’il me le demande ? Ou est-ce que je peux refuser sans prendre de péché ?
Réponse :
Oustadha : Alors, tu dis que tu n’as que le contrat religieux. Est-ce permis de sortir avec ton époux dans ce cas ? Normalement, oui, c’est permis. Mais il y a une recommandation importante : faire le mariage civil pour protéger tes droits.
Je te conseille vivement de faire le mariage civil. C’est vrai, dans notre religion, c’est ton mari, c’est un époux, mais faire le civil est mieux pour garantir ta protection. Plusieurs savants, comme Cheikh Al-Fawzan, ont insisté sur cela, car il y a eu beaucoup de situations où des femmes n’ont fait que le mariage religieux, ont eu des relations, parfois un enfant, et ensuite le mari les divorce sans aucun droit reconnu légalement. Cela crée beaucoup de difficultés pour la femme.
Donc, ce que je te conseille cette année, c’est de faire le civil. Ce n’est pas un péché de sortir avec ton mari maintenant, parce que c’est ton mari. Mais pour ta protection, il vaut mieux officialiser cela légalement. Ce n’est pas obligatoire, c’est un conseil basé sur l’expérience des savants. Si tu veux sortir avec lui, il n’y a pas de péché, c’est ton mari.
Ensuite, concernant la prise en charge financière : tant que tu vis chez ton père, c’est lui qui doit subvenir à tes besoins. La femme reste sous la responsabilité de son père jusqu’à ce qu’elle quitte la maison pour se marier. Une fois mariée civilement, c’est le mari qui doit pourvoir à ses besoins.
Enfin, à propos de l’autorité et des ordres : si ton père te demande de sortir, malgré que tu sois mariée religieusement, qui doit-on écouter ? Moi, je suis convaincue que c’est le père qui a cette responsabilité, tant que tu es sous sa protection. Quand ton père te demande quelque chose et que ton mari en demande une autre, tu dois obéir à ton père, car tu es encore sous sa protection. C’est lui qui subvient à tes besoins pour l’instant — il fournit la nourriture, le logement, etc. Les savants disent clairement que tant que tu es chez ton père, tu dois lui obéir plutôt qu’à ton mari. Quand tu vivras chez ton mari, alors là tu devras lui obéir naturellement. C’est assez clair.
L’interlocutrice : Il y a plusieurs avis sur ce sujet. Par exemple, concernant la walima (la fête de mariage), ça peut prêter à confusion. Une sœur dit que ce n’est pas très clair : d’un point de vue charia, c’est le mari qui a l’autorité, mais dans la pratique, tant que la fille est chez son père, c’est surtout un conseil de ne pas trop s’engager dans la relation, surtout si elle n’est pas mariée civilement. Comme Oustadha l’a expliqué, il y a malheureusement beaucoup de dégâts dans la communauté à cause de mariages religieux sans reconnaissance civile. Des hommes se marient religieusement, consomment le mariage, puis divorcent rapidement sans responsabilité réelle.
Du moment où la fille est chez son père, c’est son père qui doit subvenir à ses besoins, et elle doit lui obéir. Par exemple, elle ne peut pas rentrer à 2h du matin chez elle alors qu’elle vit chez son père. Si son mari lui dit de ne pas sortir, elle doit d’abord demander la permission à son père.
Oustadha : Oui, c’est son père qui a le dernier mot tant qu’elle vit sous son toit.
L’interlocutrice : Donc si son mari lui dit : « Moi, je ne veux pas que tu sortes », c’est le père qui décide.
Oustadha : Non, tant qu’elle n’est pas sortie de la maison de son père, elle doit lui obéir.
L’interlocutrice : D’accord, c’est un bon conseil.
Oustadha : Même si elle consomme le mariage, son mari reste son mari, alhamdoulilah. Mais si malheureusement, elle tombe sur un mauvais mari…
L’interlocutrice : C’est-à-dire qu’elle est responsable de ses choix.
Oustadha : Exactement. Bien que, parfois, même des frères mariés civilement peuvent mal se comporter. Toutefois, le mariage civil protège mieux les droits de la femme. Si elle n’a qu’un contrat religieux, elle perd tous ses droits civils.
L’interlocutrice : Oui, c’est vrai.
Oustadha : Tu perds donc toute protection au niveau des droits civils.
L’interlocutrice : Elle parlait de la walima, elle demandait s’il faut attendre la walima pour consommer ou si on peut le faire avant.
Oustadha : Oui, mais elle associe la walima au mariage civil, donc je pense qu’elle veut tout organiser en même temps.