Question : J’espère que vous vous portez bien et je vous remercie pour ces cours que vous nous accordez qui sont grandement profitables. Ma question, qu’en est-il si je fais une bonne œuvre avec comme intention de prendre soin de ma foi, qu’Allah m’améliore et qu’il m’accorde divers biens religieux ici-bas, mais sans forcément, quand j’agis, penser à la balance ou la récompense de l’au-delà ou la satisfaction d’Allah, ainsi que si mon acte va être accepté ou pas ? Dans ce cas, mon adoration peut-elle être acceptée ? Et est-ce possible qu’une bonne action nous soit comptabilisée si nous n’avons pas eu la niya de faire une bonne action, mais nous avons fait le bien par réflexe, comme par exemple avoir un visage souriant envers nos proches ?
Réponse :
Oustadha : Est-ce que j’ai bien compris que la sœur, lorsqu’elle fait quelque chose pour Allah, souhaite recevoir une récompense ici-bas ? C’est bien cela la question ? Est-ce qu’elle sera récompensée par Allah Azza wa Jall ?
L’interlocutrice : Oui, elle parle de la balance.
Oustadha : Par exemple, elle dit : « Je veux faire une aumône, mais mon intention est qu’Allah Azza wa Jall me récompense ici-bas. »
L’interlocutrice : Oui, en fait, il y a quelques semaines, elle faisait des bonnes actions parce qu’elle savait que c’était bénéfique pour sa foi. Mais au moment de les faire, elle ne pensait pas forcément à la récompense. Elle se demande donc si elle peut quand même espérer la récompense, même si elle ne l’a pas consciemment désirée.
Oustadha : En général, pour qu’une action soit acceptée auprès d’Allah, il ne faut pas s’attacher aux bénéfices de ce bas-monde. On doit faire les bonnes actions uniquement pour Allah, sans penser à une récompense ici-bas.
La véritable intention (niya) est la sincérité (ikhlas) envers Allah Azza wa Jall.
L’ikhlas signifie accomplir les bonnes actions uniquement pour Allah, sans attendre de récompense terrestre. Subhanallah, si tu agis avec sincérité envers Allah, Il te récompensera automatiquement, incha’Allah, sans que tu aies à y penser.
Ne t’inquiète donc pas. Pour avoir cette sincérité, il faut éviter de se focaliser sur les récompenses ici-bas. Il faut faire toutes les bonnes actions pour Allah Azza wa Jall, et c’est Lui qui te récompensera dans l’au-delà.
C’est le Jour du Jugement. Il ne faut pas se préoccuper de ce bas-monde. Allah Azza wa Jall dit : « Toute personne, homme ou femme, qui accomplit de bonnes actions… » La véritable récompense d’Allah dans ce bas-monde, c’est le bonheur.
Beaucoup de gens cherchent le bonheur, mais ne le trouvent pas, car ils sont éloignés d’Allah Azza wa Jall. Le vrai bonheur, c’est ce qu’Allah a promis à ceux qui font les bonnes actions avec sincérité. Allah a dit qu’ils seront très heureux dans ce bas-monde, et en plus, ils auront le Paradis au Jour du Jugement.
C’est cela le vrai bonheur, ma sœur : une vie heureuse et épanouie. Pourtant, beaucoup de personnes, même riches et aisées, ne sont pas heureuses. On voit souvent des mécréants posséder des milliards, mais ils restent tristes. Pourquoi ? Parce qu’ils sont loin d’Allah Azza wa Jall. Allah dit dans le Coran que celui qui est éloigné de Lui aura une vie très mauvaise, sans bonheur, toujours dans la tristesse.
Cette tristesse vient d’un vide intérieur, car ils manquent de foi en Allah. Ils n’ont pas cette croyance ferme, ce iman que nous avons. À l’inverse, beaucoup de gens modestes, voire pauvres, sont profondément heureux parce qu’ils sont proches d’Allah.
Je prends l’exemple du mois de Ramadan : beaucoup de personnes très proches d’Allah ressentent une joie intense. Subhanallah, être proche d’Allah, accomplir des bonnes actions pour Lui, apporte un bonheur véritable appelé Farah al-Qalb, la joie du cœur.
Ce n’est pas quelque chose que l’on peut expliquer facilement, c’est un ressenti profond que le cœur éprouve. Cheikh Al-Said a parlé de cela en disant que les gens du Paradis seront heureux comme nous le sommes parfois ici-bas, lorsqu’on est en proximité avec Allah, ressentant cette Farah al-Qalb, cette joie du cœur qui vient de la foi.
Il a dit, selon Sheikh Muhammad al-Ruhayli, que si les gens du Paradis sont heureux comme nous le sommes à certains moments où nous sommes très proches d’Allah, alors ils ont vraiment le bonheur parfait, un bonheur complet. Ils ne s’inquiètent pas, ils sont profondément heureux.
C’est pour cela que les compagnons du Prophète ﷺ, malgré leur pauvreté et leur faim, étaient heureux, car ils étaient très proches d’Allah Azza wa Jall. Et c’est pour cela que je dis à ma sœur : qu’Allah te guide et t’accorde la sincérité dans tes bonnes actions.
Nous, dans nos bonnes actions, avons toujours besoin de sincérité. Faire la prière, le jeûne ou toutes autres bonnes actions, c’est pour Allah Azza wa Jall. On ne doit pas se préoccuper du bas-monde, car Allah Azza wa Jall nous donnera à la fois la récompense ici-bas et au Jour du Jugement.
Il y a des choses que l’on fait, mais même si on ne formule pas la niyyah (intention) à voix haute ou qu’on ne la répète pas, on sait que c’est comme un voile.
Oustadha : Oui, comme le voile. On le met tous les jours. Pour moi, ce n’est pas nécessaire de la renouveler chaque jour. La première niyyah suffit.
L’interlocutrice : Voilà, la première niyyah suffit. Ce n’est pas tous les matins que je me dis « je mets le voile pour Allah ».
Oustadha : C’est pareil pour le jeûne. Il y a une divergence à ce sujet : faut-il renouveler la niyyah à chaque jour ? Non, les savants disent que tant que tu sais que tu vas jeûner, c’est déjà une niyyah. C’est comme le voile, le jilbab, ou d’autres actions continues. La première niyyah est suffisante, du moment que c’est pour Allah.
L’interlocutrice : Mais pour des actions précises, il faut formuler la niyyah. Par exemple, si je donne 10 euros à quelqu’un, je dois faire la niyyah à ce moment-là pour être sûre que mon acte soit récompensé.
Oustadha : Oui, ce n’est pas pour les gens, mais pour Allah.
L’interlocutrice : Donc, pour résumer, pour les actes d’adoration que l’on accomplit régulièrement — comme le port du voile, l’éducation des enfants, etc. — on garde une niyyah générale. Mais pour des actions ponctuelles, il faut absolument renouveler la niyyah. Parce qu’aujourd’hui, je donne 10 euros pour aider un pauvre, et demain, je pourrais donner 10 euros pour chercher l’affection des gens, par exemple. Voilà un exemple.
Oustadha : Bon, maintenant, je vais faire le ghusl. Ici, il faut faire la niyyah parce qu’il s’agit d’un ghusl pour se purifier. Il faut avoir la niyyah pour distinguer les différents types de ghusl.
L’interlocutrice : J’avais compris que la niyyah se fait dans le cœur. Quand je dis « répéter », ce n’est pas à voix haute, c’est comme pour la salat.
Oustadha : Oui, exactement. La niyyah, c’est dans le cœur.
L’interlocutrice : Moi, je parlais plutôt de répéter dans la tête, pas à voix haute.
Oustadha : Oui, non, ce n’est pas à voix haute. On ne prononce pas la niyyah à voix haute. La niyyah, c’est dans le cœur.
L’interlocutrice : Inch’Allah, c’est clair.
Oustadha : Inch’Allah, c’est clair, ma sœur.