Question : Assalamu alaykum, ma question concerne la hijra. Je sais qu’elle est faite pour s’améliorer dans le dîn. Actuellement, je vis en France, sous l’autorité de personnes qui gèrent tout : courses, travail, etc. Moi, je ne sors presque pas, je reste à la maison et j’ai trouvé un équilibre pour préserver ma foi. Même si les gens avec qui je vis ne sont pas pratiquants, ils ne me posent pas de problème dans ma pratique ni quand je m’éloigne des choses mauvaises (mixité, etc.). J’ai une option de hijra : aller vivre chez de la famille au Maroc, mais ils reviennent parfois en France. J’ai peur que vivre avec eux mette ma foi en danger, comme c’est souvent le cas quand je les visite : baisse de foi, difficultés à m’imposer, risque de céder à certaines choses (télé, mixité, vêtements interdits, etc.), surtout étant sous leur autorité. C’est pour ça que je préfère soit me marier et faire la hijra avec mon mari, soit me former pour avoir un revenu et vivre seule. Aussi, je veux retarder un peu la hijra pour enseigner quelques bases à ma petite sœur que ma famille ne forme pas du tout. Je voudrais donc savoir : au vu de tout cela, quel est le statut de la hijra pour moi ? Et est-ce que retarder mon départ pour ces raisons est un choix acceptable ? Réponse Oustadha : La dernière raison, peut-être, elle peut justifier un léger retard dans la hijra. L’interlocutrice : Pour sa petite sœur ? Oustadha : Oui, peut-être. Mais il ne faut pas retarder la hijra sur plusieurs années. Si tu as déjà appris certaines connaissances en religion, et que tu as la bonne intention (niya) d’enseigner ta sœur, alors tu peux prendre un petit temps pour cela. Cependant, les autres raisons que tu as données ne sont pas valables pour retarder la hijra. La situation dans laquelle tu te trouves, et les doutes ou difficultés que tu évoques, ne suffisent pas à justifier un retard prolongé. Soit tu es seule, loin des fitan (tentations), soit tu ne l’es pas. Mais la règle de notre religion est claire : il est interdit de vivre parmi les kouffars (mécréants). Il n’y a pas d’exception. Deuxièmement, si tu as la volonté d’apprendre les bases de la religion — comme la prière (salat), le jeûne, et les obligations essentielles — tu peux prendre un peu de temps pour cela, mais tu restes obligée de faire la hijra. Quant au mariage, je pense que c’est une bonne chose pour une femme qui veut faire la hijra. Par contre, je ne suis pas d’accord avec l’idée de rester seule à vivre et travailler en France. L’interlocutrice : Non, elle parlait du Maroc. Pardon. Elle parlait de sa famille au Maroc, elle disait que soit elle vivrait avec eux et que ce serait un peu difficile, soit elle devrait trouver un travail et vivre seule là-bas. Oustadha : Pardonne-moi, cette famille qui vit au Maroc, est-ce qu’elle vient en France pendant les vacances ? L’interlocutrice : Oui. Oustadha : Voilà le problème. Même s’ils sont au Maroc, il y a des fitan (tentations), mais ils viennent en vacances. C’est pour cela que tu ne veux pas rester avec eux, car il y a des fitan. Même en France, il y a des fitan. Mais, ma sœur, parmi toutes les raisons que tu as données, aucune n’est vraiment valable pour retarder la hijra. Si tu es dans une bonne situation, que tu as de l’argent et que tu peux t’installer dans un pays musulman, trouver une maison, vivre correctement, alors oui, tu peux faire la hijra. Si tu n’as pas encore cette stabilité, pas encore de maison ou d’argent dans un pays musulman, alors tu peux retarder la hijra juste jusqu’à ce qu’Allah t’ouvre les portes, te facilite l’argent et une bonne situation dans ce pays. C’est là, dans notre religion, la seule raison valable de retarder la hijra, que ce soit pour toi ou pour d’autres sœurs. L’interlocutrice : Par rapport au premier point, ce que tu disais, c’est que même si elle se sent bien en France, même si elle n’a aucun problème en France, ça reste interdit. C’est valable pour tout le monde. Que ce soit pour les hommes ou pour les femmes, c’est une règle. Certaines personnes diront : « Moi, je suis bien en France, je suis à l’aise, je ne suis pas gênée, il n’y a pas de mal, je fais bien mes prières. » Mais on leur répond que ce n’est pas une raison suffisante pour rester.Je dis non, parce que déjà, le Prophète Mohammed, paix et bénédictions sur lui, a dit que vivre avec les mécréants est interdit. Oustadha : Pour résumer, même si tu es à l’aise en France, que tu es bien, que tu n’as aucun mal, et que tu fais bien tes prières, tu dois faire la hijra. Il y a un hadith qui interdit de vivre parmi les mécréants. Qu’Allah te facilite, ma sœur. Je t’ai donné une petite raison : tu peux prendre le temps d’apprendre le dīn, enseigner ta sœur aussi, mais la hijra doit être faite dès que tu es prête et installée. Qu’Allah facilite cela pour toi, pour tous nos frères et sœurs en France.