Question : Nous sommes extrêmement nombreux dans ma famille. Je ne sais pas exactement combien. Et je dis cela approximativement. Je dois avoir environ 70-80 oncles et tantes et une centaine de cousins-cousines. De plus, la plupart n’habitent pas dans le pays dans lequel j’habite, suis-je quand même fautive si je ne prends pas contact avec eux, notamment les hommes qui ne sont pas mes maharim cousins, par exemple ? Réponse Oustadha : J’ai essayé de comprendre comment elle pouvait avoir 70 ou 80 oncles. Ensuite, je me suis dit : peut-être que c’est à cause de la polygamie… L’interlocutrice : Oui, peut-être à cause de la polygamie. Oustadha : Oui, avec la polygamie, c’est possible. Et peut-être aussi qu’elle appelle « oncles et tantes » des personnes qui sont en réalité liées par alliance, comme ceux mariés dans la famille. En tout cas, qu’Allah nous guide. Qu’Allah nous guide. Il faut toujours garder les liens, même si on a beaucoup de tantes, de cousins. Ce sont de grandes familles, mais il faut préserver les liens, rester en contact. C’est ça, le sens des liens familiaux. Quand on parle de lien familial, on parle de ceux qu’on est obligé de garder : Les parents, Les frères et sœurs, Les oncles et tantes (du côté paternel et maternel), Les grands-parents, Les neveux et nièces. Ceux-là, ce sont des liens du sang. Ce ne sont pas les liens par alliance, comme les conjoints de tes tantes ou les cousins par alliance. Ce n’est pas le même statut. Si tu ne peux pas rendre visite à tout le monde, au moins un appel téléphonique. Ce n’est pas une obligation que ce soit régulier, tous les mois. Mais au moins à l’occasion, comme l’Aïd ou un mariage. Ce genre d’occasions, c’est un moyen de garder le lien, et c’est suffisant. L’interlocutrice : Oui, justement. Pour les cousins, on disait que le cercle familial avec lequel il est obligatoire de maintenir les liens, c’est le lien de sang direct. Oustadha : Exactement. On l’a dit : Parents, Frères et sœurs, Oncles et tantes maternels et paternels, Grands-parents, Neveux et nièces. Ce sont ces liens de sang qu’on est obligé de préserver. Sinon, si tu coupes ces liens volontairement, sans excuse, tu portes un péché. L’interlocutrice : Oui, c’est si tu les coupes sans raison valable. Oustadha : Exactement. Sans cause valable. L’interlocutrice : Pour moi, les liens, c’est surtout avec mes coreligionnaires Moi, par exemple, j’ai une tante avec qui on n’a jamais vraiment pris l’habitude de s’appeler. On n’est pas proches, tu vois. Elle fait sa vie là-bas, moi de l’autre côté. Par l’intermédiaire de mon père, on a des nouvelles. « Ah, comment va ta fille ? Comment va tata ? » Tu vois ? Mais si je l’appelle demain, elle va se demander ce que je veux. Pourtant, ce n’est pas une rupture totale non plus. Oustadha : Il faut toujours garder les liens. Même si tu appelles et qu’elle ne te répond pas ou ne t’appelle pas en retour, toi tu as fait ton devoir. Et tu seras récompensée, In shaa Allah. L’interlocutrice : Elle disait aussi : si ma mère me donne son numéro, est-ce que ça ne serait pas trahir un secret ? Je ne sais pas. Oustadha : Si ta mère donne ton numéro, est-ce que c’est trahir un dépôt ? De qui parles-tu ? Là, on parle simplement de garder les liens familiaux, ce n’est pas une trahison. L’interlocutrice : Une sœur demandait si, même sans une grande famille, téléphoner à l’occasion, c’est bien ? Oustadha : Oui, bien sûr. C’est garder le lien. Même si on n’a jamais eu beaucoup de lien auparavant, c’est bénéfique. L’interlocutrice : Oui, c’est exactement ce qu’elle disait. Moi, c’est pareil avec mes tantes. En fait, je ne trouve pas d’excuses pour ne pas appeler, mais je ne saurais même pas quoi leur dire si je les appelais, tu vois. Oustadha : C’est justement ça qui compte. Le geste d’appeler, même sans savoir quoi dire, c’est déjà très bien. Franchement, si tu fais ce geste toi-même, ça change la relation. Maintenant que tu es adulte, que tu as de la maturité, quand tu prends le téléphone pour parler à ta tante alors que vous n’avez pas eu de lien pendant des années, c’est très bénéfique. L’interlocutrice : Oui, c’est vrai. On devrait vraiment faire cet effort. Oustadha : Oui, il faut faire cet effort. L’interlocutrice : Oui, c’est vrai. Pour ne pas tomber dans le péché de couper les liens. Ce n’est pas que l’intention soit de couper les liens, mais c’est juste qu’il n’y a jamais eu vraiment de relation. Oustadha : Je donne un exemple. Dans ma famille, j’avais quelqu’un qui s’est converti très jeune, quasiment bébé, et qui est devenu comme un frère pour moi. Tu vois, dans la Kabbalah, ce n’est pas facile d’être accepté ainsi, comme en France par exemple. Quand quelqu’un devient frère musulman, il n’est pas toujours bien accueilli. Certains ne font pas la prière, ils ont peur du djinn, c’est une situation compliquée. Ce frère, avant sa conversion, avait une relation très difficile avec ses oncles. Mais dès qu’il est devenu musulman, il a commencé à leur rendre visite, à aller chez eux. Et cela a rendu ses oncles très heureux. L’interlocutrice : Oui, c’est vrai, c’est vrai. Il a changé parce qu’il est devenu converti. Oustadha : Oui, c’est naturel. Moi, je fais ça pour avoir une bonne récompense. Lors des occasions, il suffit parfois d’un simple coup de téléphone. L’interlocutrice : En fait, on devrait avoir la bonne intention et se dire : « Allez, je prends mon courage à deux mains, j’appelle tata. » On lui dit des choses simples, comme « Allô tata, ça va ? », « Il fait beau chez toi ? », « Comment va la santé ? ». Ce que tu veux dire, c’est que, finalement, nous qui sommes dans l’islam, ça peut leur